Au ravitaillement du poste de Mare à Boue je prend le temps de manger une assiette de pâtes et un morceau de poulet fumé (une erreur qui me sera presque fatale par la suite).
coca, café un vrai 3 étoiles sur herbe.
Je repars environ 30mn après avec thierry sous une pluie fine et pénétrante.
A partir de là nous en avons bavé dans ces chemins interminables boueux entremélés de branches et rondins glissants.
C'est à ce moment qu'un premier coup de barre colossale me tombe dessus, mes jambes ne veulent plus avancer, j'ai le ventre gonflé et cela me coupe le souffle.
Très rapidement je comprend que je digère mal le poulet et me résigne à marcher plus lentement type escargot de course.
La montée de Kerveguen jusqu'au Piton des neiges se fera par relais entre les coureurs fatigués qui se doublent,redoublent, reredoublent, c'est dans ce passage que Jacques un ami nous dépasse.
Enfin le refuge sous la pluie altitude 2484m
62ème KM
cela fait 15h28 que je suis en course.
1333ème place
Thierry décide de se rendre à l'infirmerie pour la douleur à son pied et décide de rendre son dossard "il abandonne".
J'entreprend la descente du bloc vers Cilaos ou Murielle m'attend.
Je me lance (cela fait mieux que "je me traine") dans les 1000 mêtres de dénivelé négatif sur ce sentier rendu périlleux par la pluie. Rochers,racines chaques obstacles est abordés avec prudence.
Durant cette descente un point douloureux m'est apparu sous l'avant du pied gauche,la douleur ressenti ressemble à la présence d'un caillou dans la chaussure certainement le début d'une ampoule causée par la répétition des amortis.
J'arrive enfin au stade de CILAOS avant la nuit, trempé mais heureux de voir un visage souriant m'acceuillir, Murielle patiente sous la pluie et le froid depuis des heures.
Altitude 1224m
69ème KM
18H45mn de course
1229ème place je remonte doucement dans le classement.
Nos sacs d'assistance sont sous l'eau cela promet!
Direction les douches glacés biensurs et changement d'affaires propres dans un vestiaire qui ressemble plus à une mare aux canards.
Je comptais dormir deux heures ici mais je croise Jacques qui n'a pas réussi à dormir près à repartir.
A l'idée que Murielle passe encore deux heures dans ce froid me fait prendre la décision de le suivre, un passage au réfectoire pour une petite soupe de pâtes et les derniers soins de mon infirmière perso qui me perce la fameuse ampoule.
Chaque appuis devient de plus en plus douloureux.
Deux cachets Doliprane, un dernier bisou et nous nous enfonçons dans la nuit (noir) en direction de la fameuse côte du TAIBIT tant redouté par les traileurs.
Cela fait 20h15 mn que je suis en course, Je suis fatiguééééé mais maintenant mon prochain objectif dormir à Marla.
Ne pas oublier de cliquer sur Livre d'Or pour laisser un petit commentaire